Augmenter son estime de soi en diminuant ses besoins

estime de soiA l’état naturel, en tant que petit enfant, notre estime de nous se construit à chaque étape de notre évolution et “en vertu de deux apports essentiels : quand au moins une des personnes importantes de notre vie nous “voit” ou nous “reconnaît” tels que nous sommes et quand nous faisons l’expérience d’avoir de la valeur pour d’autres personnes en l’état où nous sommes” – Jesper Juul, thérapeute familial et auteur du livre “Regardes mon enfant est compétent”

Estime de soi: une construction naturelle

Apprendre à marcher, à manger seul, à faire du vélo… Autant d’étapes qui font grandir cette estime que nous nous portons et pour lesquelles nous avons besoin d’être reconnus dans ces capacités.

Le besoin de l’enfant n’est pas d’être félicité pour ces caps qu’il traverse de toute façon de manière complètement naturelle. Mais plutôt de sentir de l’empathie de la part des personnes qui lui sont chères.

Exemple tiré du livre de Jesper Juul : “Quand Catherine d’un an et demi est avec sa mère au parc de jeux et qu’elle fait sa première descente en toboggan, elle regarde vers sa mère et crie: “Maman, regarde-moi !” La plupart des parents regardent de bon coeur et donnent à leur enfant tout autre chose que ce qu’ils réclament. Certains parents font des compliments à leurs enfants : “Oh, comme tu es doué ! C’est vraiment bien !”. C’est bien intentionné mais c’est malencontreux. C’est malencontreux parce qu’ils mélangent existence et performance (…) Catherine n’a jamais pensé qu’on pouvait être doué ou nul pour faire une descente en toboggan. Elle est plongée dans son expérience et quand elle dit “regarde-moi !”, elle demande que son expérience et son existence soient confirmées. Ni plus ni moins.”

Ainsi, si on laisse l’enfant expérimenter en faisant simplement preuve d’empathie, l’enfant gagne confiance en lui naturellement. Si l’on interrompt ce processus en lui apprenant que c’est au-travers de son environnement extérieur qu’il peut rechercher des signes de reconnaissance, alors le processus qui permet de faire grandir l’estime de soi est fragilisé dès le départ.

En grandissant, cet enfant va chercher à performer pour nourrir son estime de lui-même. En effet, c’est ainsi qu’il aura appris à être reconnu.

Existence vs performance

Performer pour un enfant, c’est arriver le premier à la course plutôt que de simplement participer. C’est être le meilleur, le plus grand et le plus fort. La performance peut être un moteur parce qu’elle pousse à avancer, elle peut aussi devenir toxique quand elle devient l’unique élément de motivation.

Poussé à l’extrême et dans un monde matériel, ce modèle de performance nous amène à rêver d’un très gros salaire, d’une plus grosse maison, d’une voiture très puissante. Il peut mener des étudiants à choisir leur profession selon les promesses salariales et à définir leur lieu et leur mode de vie selon les attentes sociétales, elles aussi souvent basées sur la performance. En cherchant dans les possessions matérielles un moyen de trouver satisfaction, nous réalisons vite que c’est ailleurs que nous avons besoin d’aller pour accéder à une meilleure estime de nous.

Après quelques années de ce fonctionnement centré sur la performance, certains tombent malades, épuisés de l’intérieur. D’autres vivent une remise en question qui les bouleverse profondément et les laisse vide de repères. Enfin certains virent complètement de bord et se mettent à chercher un mode de vie qui leur correspond vraiment, où ils se sentent vraiment exister. En retrouvant la vie en eux, ils en viennent à pouvoir savourer d’être simplement là où ils sont, et à diriger leur cap vers le seul facteur du plaisir.

A l’opposé de la performance: le minimalisme

Le minimalisme, c’est un mode de vie qui consiste à tout réduire à l’essentiel et notamment à ne s’entourer que d’objets qui nous apporte réellement quelque chose. Rien de nouveau notamment pour les bouddhistes qui prônent déjà depuis Bouddha une vie simple.

Pour nous occidentaux, la plupart des personnes qui font ce choix du minimalisme commencent par faire le point de toutes les possessions dont ils disposent. Le tri consiste ensuite à s’alléger du poids de ce qui ne sert pas. En passant en revue la maison, ce sont tous les univers qui sont réévalués. La cuisine, la garde robe, les livres, les jeux d’enfants, les lieux de stockage etc. A plus grande échelle, c’est aussi le lieu de vie qui peut être remis en question: ai-je vraiment besoin de 100m2 ou puis-je m’installer dans un plus petit endroit ? Ai-je vraiment envie et / ou besoin de travailler à temps plein ou puis-je réduire mon taux de travail ?

En diminuant nos besoins à l’essentiel, nous remettons aussi au clair en nous ce qui est vraiment important.

Les retours d’expériences des personnes qui ont vraiment intégré ce processus à leur vie sont pour moi inspirants. Ils m’amènent à me poser de vraies questions de fond et à évaluer avec distance l’importance que les choses ont ou non.

Retour à l’essentiel et estime de soi

Revenir à l’essentiel c’est aussi recentrer ses centres d’intérêt, retrouver des bonheurs simples. Par conséquent se remettre en lien avec notre sel de la vie à nous. Nous avons tous à découvrir et à nourrir ce qui nous emplit de joie et nous fait pétiller. Ce qui nous donne envie d’aller de l’avant et de nous dépasser. Nous atteignons ainsi un état où il n’y a plus de modèle auquel se conformer. C’est plutôt une voie de liberté qui s’ouvre, pleine de possibles et d’expérimentations.

Sur ce chemin, l’estime de soi est une source sans fin qui grandit à chaque fois que nous avons accompli quelque chose. Chaque action librement décidée nous amène à nourrir quelque chose d’important pour nous.

Ce faisant, il devient naturel d’être fier de soi et nous faisons grandir notre capacité à nous aimer.

 

Cet article est publié dans le cadre d’un carnaval d’articles organisé par le blog www.passezalaction.com. Cet événement inter-blogueurs rassemble tous les blogueurs participants qui publient en même temps un article sur un thème commun. Le thème de cet article célèbre la Journée Internationale de l’Estime de soi le 25 octobre.