Vous voulez dire adieu à vos trous de mémoire ? Vous désirez retenir ce que vous souhaitez sans effort ? On va rendre cela possible aujourd’hui, grâce à la technique des associations. Il s’agit d’un procédé très simple mais très puissant, qui repose sur un constat démontré amplement : le cerveau ne retient pas ce qu’il trouve ennuyeux. Or des informations ennuyeuses, nous devons en apprendre tous les jours. Ce n’est pas parce qu’elles sont ennuyeuses qu’elles sont inutiles : le nom de la belle femme/du bel homme qu’on a rencontré la semaine dernière, le vocabulaire d’une langue étrangère, une référence super importante pour son travail…
La technique des associations : apprendre grâce à l’imagination
Pour illustrer la technique des associations, prenons l’exemple du mot « tibio » qui signifie « tiède » en espagnol. Pour l’instant, il s’agit d’une information froide et ennuyeuse… Pour la retenir, nous allons donc l’associer à un élément mémorable. Pour cela, nous allons créer une petite histoire. Regardez : « tibio » est un mot assez proche de « tibia » en français. Imaginez donc une personne, allongée dans un lit, qui grelotte malgré les couvertures. Elle décide de prendre un tibia et de le glisser sous ses pieds car il produit une chaleur tiède et réconfortante (il joue le rôle de bouillotte). C’est une histoire absurde, n’est-ce pas ? Pourtant, je souhaite que vous la visualisiez, que vous l’imaginiez précisément. Que vous puissiez la voir en image, presque aussi bien que si elle était réelle. Bravo ! Vous venez :
- de transformer une information abstraite en information concrète, plus facile à retenir ;
- de créer une scène étrange… Et le cerveau retient les scènes sortant de l’ordinaire.
Bref, vous venez d’utiliser une technique de mémorisation avec succès !
Créer une histoire pour booster sa mémoire
Vous allez continuer sur votre lancée en mémorisant un emploi du temps (ou plutôt une liste de choses à faire). Mais avant de commencer, je vais vous révéler un secret que l’on a déjà utilisé avec « tibio ». En plus des scènes étranges, le cerveau adore les histoires. Car les histoires créent du sens, organisent l’information. Je vous conseille donc de mémoriser la liste suivante en utilisant deux principes :
- Sélectionnez l’information (pas la peine de mémoriser la phrase entière, seulement ce qui est important), associez-la à une image mentale et visualisez-là
- Combinez toutes les images mentales pour former une histoire (même si celle-ci est totalement stupide). C’est-à-dire que votre première image va agir avec la seconde, puis la troisième arrive dans le scénario, puis la quatrième…
Voici la liste, à vous de jouer ! – Réserver des billets pour partir en vacances en Australie – Aller chez le dentiste – Passer acheter un appareil photo – Rejoindre l’ami Robert pour boire un coup – Jouer au ping-pong – Appeler sa maman – Étudier la philosophie des Lumières – Cuisiner – Regarder un James Bond Je pourrai allonger la liste, mais ce n’est pas nécessaire. Du moment que vous avez suffisamment d’éléments pour former une histoire, tout va pour le mieux. Bien sûr, pour que l’histoire soit mémorable, n’hésitez pas à la rendre loufoque, stupide, étrange… Bref, faites-la sortir de l’ordinaire. Je vais vous donner l’histoire que j’ai imaginée. Il ne s’agira pas de la vôtre car nous possédons tous une imagination différente. Vous pouvez vous inspirer de mon exemple si vous avez du mal à créer votre histoire (mais essayez tout de même de le faire, ce n’est pas difficile et c’est ludique, et ainsi vous retiendrez mieux). J’imagine un kangourou monter à bord d’un avion. Dans celui-ci, il rencontre un dentiste sadique qui lui arrache une dent ou deux en souriant… Heureusement, l’avion arrive vite à destination, et notre kangourou peut s’échapper. En ville, il décide d’acheter un appareil photo. Celui est si gros et si lourd que, lorsque notre kangourou le met autour de son cou, il est obligé de se pencher sous le poids de l’appareil. Heureusement, il n’a pas à aller loin pour rejoindre son ami Robert dans un bar (je connais quelqu’un s’appelant Robert, je peux donc le visualiser lui. Si vous ne connaissez personne portant ce nom, imaginez le dictionnaire Le Robert avec des bras et jambes, en train de siroter un verre de vin). Il décide soudainement de jouer au ping-pong avec son ami Robert – oui, en plein milieu du bar. Manque de chance, la maman kangourou entre dans le bar à ce moment-là et le couvre de honte devant tous ses amis. Résigné, il retourne chez lui et choisit d’étudier les Lumières. Il ouvre donc un livre d’où sort une énorme ampoule allumée. Il décide de prendre une poêle et de cuisiner en se servant de l’ampoule comme d’une source de chaleur. Comme ce qu’il prépare sent drôlement bon, James Bond arrive et demande s’il peut y goûter. Et voilà ! Vous avez une histoire loufoque mais mémorable (justement car elle est étrange). Vous allez donc retenir ces informations facilement, et surtout durablement. J’insiste sur le dernier point : vous retenez nettement plus longtemps les informations que vous mémorisez avec la technique des associations qu’avec un bête « par cœur ».
Une astuce pour mémoriser les prénoms
Retenir les prénoms est une des applications les plus utiles de cette technique. Je ne garantis pas que vous les retenez pour la vie – si vous ne voyez pas la personne deux semaines de suite, vous allez sûrement oublier son nom. Mais regardons ce qui se passe en temps normal : dans 90 % des cas quelqu’un que vous ne connaissez pas arrive, se présente, et deux minutes après vous êtes incapable de retrouver son nom. Et bien, on peut utiliser la technique des associations pour le mémoriser. Il suffit de respecter ces trois étapes :
- trouver une particularité physique chez votre interlocuteur (un gros nez, de beaux yeux, etc.) ;
- trouver une image mentale pour son nom ;
- associer l’image mentale et la particularité physique.
Imaginons que vous rencontrez un homme au nez énorme, qui s’appelle Richard. Richard, riche… Ce n’est pas très difficile d’associer son nom à l’argent. Il ne vous reste plus qu’à imaginer un flot de billets et de pièces jaillir du gros nez de votre interlocuteur, et le tour est joué ! Chaque fois que vous le verrez, vous vous remémorerez votre image mentale et donc le nom de votre interlocuteur. Le plus beau, avec la technique des associations, c’est sa flexibilité. On peut la décliner à l’infini. L’utiliser partout et pour tout. Les prénoms, les emplois du temps, le vocabulaire étranger, des informations de culture générale, les cours – pour tous ceux qui étudient encore –, des noms de livres ou de films…
Alors n’hésitez pas, et utilisez-la 😉
Article Invité écrit par Clément Poupard. Sur son blog hackersesetudes.fr, il explique comment étudier moins mais mieux grâce à des techniques de mémorisation et d’organisation.