À l’aide, je suis introverti(e) !

Imaginez la situation suivante : vous êtes à une fête ou une rencontre entre amis. Autour de vous : plein de monde, de bruit, de bonne humeur. Au moment de rentrer à la maison, laquelle de ces réactions vous correspondrait au mieux ?

Introversion

  • Vous ne pouvez pas attendre une seconde de plus avant de raconter autour de vous les détails de la soirée ;
  • Las(se) de tant de contacts sociaux, vous recherchez le calme et préférez vous isoler pour recouvrer votre énergie.

Ou encore : quelle définition vous ressemble le plus ?

  • Vous avez beaucoup d’amis et vous réjouissez toujours de les revoir, de préférence en groupe. Si vous le pouviez, vous seriez toujours en leur compagnie.
  • Vous préférez soigner les contacts avec quelques amis proches. Bien que toujours content(e) de les voir, vous appréciez également les phases où vous vous retrouvez seul(e).

Si vous penchez plutôt pour la deuxième réponse dans les deux cas, il y a de fortes chances que vous soyez une personne introvertie. Bien qu’il ne s’agisse en aucun cas d’un défaut, les introvertis sont généralement confrontés à leur différence dans notre société et peuvent souffrir d’une certaine mise à l’écart.

 Mettons les choses au clair…

Faisons d’abord le point en définissant le caractère introverti : selon le dictionnaire Larousse, « l’introversion est la tendance à se replier sur soi-même » et s’oppose à l’extraversion, qui est un « trait de personnalité caractérisé par une fréquence élevée de conduites visant à établir des contacts sociaux et à rechercher des stimulations nouvelles » (www.larousse.fr).

Alors que la majorité des gens trouvent de l’énergie dans le contact avec le monde qui les entoure, l’introverti(e) puisera la sienne dans la solitude et la réflexion. Attention, cela ne signifie pas qu’il/elle déteste les autres ou ne trouve aucun plaisir à avoir de la compagnie. Il est même courant qu’une personne introvertie se réjouisse de participer à une fête et d’y côtoyer du monde, pour se retrouver ensuite dans un coin à discuter avec un ou deux amis.

De même, la conversation n’est pas quelque chose qui rebute l’introverti(e). Toutefois, ce seront davantage les sujets profonds, les concepts, les questions sur la vie et la mort qui l’intéresseront, plutôt que les banalités et les people. Lorsque la discussion tourne autour d’un sujet léger, la personne introvertie aura tendance à se mettre en retrait et devenir silencieuse.

Arrête de faire ton timide !

Beaucoup confondent introversion et timidité. Il s’agit en réalité de deux choses tout à fait différentes ! Premièrement, être introverti relève d’un trait de caractère ; la timidité quant à elle est un comportement. Si cette confusion est très courante, c’est dû au fait que proportionnellement, les introvertis sont souvent timides. Cependant, il est tout à fait imaginable qu’une personne soit à la fois introvertie et sûre de soi, tout comme une autre pourrait se révéler timide sous son côté extraverti.

Le problème avec cette confusion, est qu’elle rend les introvertis malheureux et mal dans leur peau. Si un enfant, par exemple, ne prend que rarement la parole lorsqu’il est avec ses amis, s’il se retire souvent et privilégie la solitude, s’il ne s’avance pas de lui-même vers des enfants qu’il ne connaît pas, son entourage le qualifiera probablement de « timide ». Ses parents lui conseilleront d’élargir sa zone de confort, de sortir de son cocon, autrement dit : de combattre sa timidité.

Pour l’enfant, ce message peut être terrible. L’introversion fait partie de sa personnalité ; ses moments de tranquillité et d’isolement, il en a besoin. Alors s’il a l’impression qu’il doit se forcer à être comme les autres, à être aussi bruyant et enjoué que ses amis lorsqu’il se retrouve en groupe, il ressentira une contradiction et ne sera pas heureux : il perdra son énergie à essayer d’être une personne autre que lui-même – et cela n’est pas bon pour la confiance en soi.

Les choses ne s’améliorent pas avec l’adolescence, âge où les jeunes ont envie de faire partie d’un groupe, d’être dans le moule. Les plus « cools » sont ceux qui racontent des blagues, qui rient fort, qui ont une opinion sur tout. Celui ou celle qui ne s’adapte pas à ces règles se trouve marginalisé.

Dans le monde du travail, l’extraversion est souvent présentée comme un atout : il faut savoir se présenter, exposer ses idées, faire sa place. Le small talk – art d’échanger des banalités, de “faire un brin de causette” – devient une composante essentielle du réseautage, qui aide à ouvrir des portes. Cependant, ce n’est pas parce qu’une personne est extravertie que ses idées seront meilleures ou qu’elle sera plus ouverte d’esprit. La force de l’introverti(e) sera sa grande capacité à écouter ainsi qu’à accueillir et s’imprégner des idées de ses collègues. En fait, si les introvertis et les extravertis s’acceptent mutuellement, cela représente une grande source de collaboration et de créativité pour l’entreprise.

Je suis introverti(e). Que faire si je me sens mal dans ma peau ?

Si vous êtes introverti(e), il vous faut garder une chose essentielle à l’esprit : il n’y a aucune honte à avoir ! Le premier pas pour se sentir mieux et s’épanouir, en tant que personne portée à l’introversion, est de comprendre qui l’on est et enfin saisir ce côté-là de sa personnalité. Parce qu’être introverti(e), c’est bien, ou en tout cas, cela n’a rien de mal. De toute manière, puisque ce trait de caractère fait partie de vous, il sera bien difficile de vous en débarrasser – donc autant apprendre à vivre avec. Par contre, si la timidité bloque vos décisions et vos contacts avec le monde extérieur, c’est là qu’il faut agir.

Acceptez-vous comme vous êtes. On estime qu’environ 30% de la population est introvertie : vous n’êtes pas seul(e) et encore moins « bizarre ». Précisons encore que l’on trouve plus d’introvertis que d’extravertis parmi les personnes surdouées, fait prouvé par plusieurs études. De quoi envoyer balader ceux qui vous reprochent d’être différent(e)…

Une fois que ce travail d’acceptation sera fait, vous pourrez vous concentrer afin d’améliorer votre satisfaction de vie. La clé, c’est de réserver pour soi des moments de “retraite”, si possible chaque jour ou à chaque fois que vous en ressentez le besoin. Les introvertis se ressourcent dans la solitude, la réflexion, le calme. Il faut donc aménager des plages dans la journée pour être seul(e) et ne pas s’en sentir coupable. Afin de ne pas engendrer des tensions ou de l’incompréhension, essayez d’expliquer la situation – votre nature, la différence entre l’introversion et la timidité, votre besoin de vous ressourcer – à vos proches. Cela évitera qu’ils soient blessés si vous préférez parfois la solitude à leur compagnie.

Apprendre à se ressourcer

Vous pouvez vous exercer à créer ces instants pour vous ressourcer. Pour cela, que ce soit à la maison, au bureau ou en vacances, isolez-vous en avertissant les personnes qui vous entourent. Fermez la porte de votre chambre, du bureau, ou si vous êtes dans un endroit bruyant et bondé, mettez vos écouteurs avec de la musique relaxante. Cette dernière permettra de créer un cocon autour de vous et de vous séparer mentalement du reste du monde. Profitez pleinement de cette solitude : elle vous aidera à affronter le monde et les autres tout en conservant votre confiance en vous.