L’art du lâcher-prise

Lâcher-prise

Pourquoi devrais-je apprendre à lâcher prise?

La vie est pleine de surprises, et parmi elles, il y en a aussi de mauvaises. La maladie peut frapper à tout moment, la mort survenir au détour d’une rue, l’amour dans lequel était placé tant d’espoir se révéler n’être qu’un leurre. Et soudain, nous ne sommes plus aux commandes de notre propre vie. Les gens que nous aimons souffrent, meurent ou s’éloignent sans que l’on ne puisse rien y changer.

Face à la certitude qu’un jour, le malheur surviendra, un réflexe humain nous prend: la peur. Ce réflexe de survie nous prépare au pire!

Mais la peur ne permet pas d’éviter le danger! Au contraire, elle nous enferme dans un mode de pensée négatif et s’alimente elle-même. Pire encore, la peur peut accaparer une part si grande de notre énergie et de notre conscience qu’il ne reste plus de place pour les pensées positives. Pour les personnes qui se laissent guider par la peur, tout ce qui est imprévisible est perçu comme dangereux, à éviter.

Pourtant, les meilleurs moments de la vie, les choses les plus folles, les instants les plus doux n’arrivent-ils pas précisément de façon imprévisible? Rester ouvert et heureux face à l’incertitude de la vie, c’est tout le défi du lâcher prise.

Le lâcher prise, plus facile à dire qu’à faire

Rien n’est plus facile à dire et difficile à faire que de lâcher prise”. C’est ainsi que s’exprime Santoka Taneda, poète japonais du 20ème siècle, dans un haïku.  C’est vrai que l’on entend souvent cette phrase bienveillante: “Arrête de t’accrocher, lâche prise!”

Si cela nous semble si difficile, c’est parce que lâcher prise nous fait remettre en question toute notre façon de fonctionner. On vit généralement avec une envie de contrôler les événements, avec des degrés différents selon les personnes. Certains vont même tenter de contrôler leur environnement en voulant tout diriger à leur façon dans l’intention d’obtenir des résultats selon leurs désirs propres et leurs croyances personnelles. Si un conflit surgit avec un partenaire par exemple, une telle personne ne sera satisfaite que si son point de vue l’emporte et que l’autre admet son tort.

Lâcher prise, c’est justement ne pas s’attacher aux résultats. C’est se faire confiance et faire confiance aux autres, surtout à ceux qui nous sont proches. C’est être dans l’ouverture d’esprit d’accepter d’autres façons d’être, de penser, de réagir que les siennes.

Lâcher prise de quoi?

Peut-être pensez-vous: “Mais alors, je devrais renoncer à poursuivre mes rêves si il y a un risque je n’y parvienne pas?”

Lâcher prise, ce n’est pas laisser tomber. Comment distinguer les deux? Tout d’abord, il faut faire la différence entre les événements sur lesquels nous avons une influence de ceux dont il ne nous appartient pas de contrôler le cours. Ne soyez pas freiné dans votre quête d’aventure, de nouveauté, de bonheur, même si cela implique quelques échecs passagers. Si vous vous lancez dans une entreprise, il ne faut pas le faire à moitié: ne laissez pas tomber!

Par contre, en vous débarrassant de la négativité liée à un éventuel échec ou à des des événements hors de votre contrôle, vous vous sentirez plus léger. Il n’est pas question d’abandon, puisque vous ne dirigez pas les événements.

Une vie est pleine de ces événements incontrôlables. Beaucoup d’adolescentes et adolescents en font l’expérience douloureuse dans le cadre d’une relation amoureuse qui se termine mal. On se noie dans la rancune, le regret, l’espoir vain de réécrire le passé.

Parmi les choses imprévisibles de la vie, la mort est la plus terrible. Passée la période de deuil, il est capital de ne pas rester captif dans cet entre-deux-mondes des vivants confrontés à la perte d’un être cher ou à un passé ravageur. Il existe bien d’autres situations dans lesquelles le lâcher prise est essentiel: la perte d’un emploi, par exemple, ou les mauvaises décisions prises par nos proches, ou encore l’attachement à une personne qui nous fait plus de mal que de bien.En lâchant prise, vous prenez du recul, vous acceptez les événements tels qu’ils se présentent et vous cessez de contrôler en vain le monde qui vous entoure.

Comment faire?

On peut s’exercer à lâcher prise, mais bien sûr, ce n’est pas toujours choses aisée. Pour amener son esprit à lâcher prise, la première chose à faire est de prendre du recul par rapport à ses propres pensées. Faire une pause mentale est essentielle à ce processus, car le cerveau crée sans arrêt de nouvelles pensées. Cela peut représenter un obstacle au recul et à votre bien-être.

Une fois que vous vous trouvez dans les bonnes conditions mentales, la première étape et non la moindre dans ce processus, c’est la prise de conscience de ses émotions, de ses réactions. Prise de conscience également de l’absurdité de cette volonté de contrôler ce qu’on ne peut ni changer, ni influencer. Conscience surtout de toute l’énergie dépensée à vouloir que tout soit parfait et à s’acharner au lieu d’être heureux, simplement.

La deuxième étape est souvent la plus douloureuse: il s’agit de faire son deuil, le deuil de ce résultat sur lequel on s’acharne, de cette croyance que l’on s’est créée, le deuil d’un comportement que l’on a pris l’habitude d’adopter mais qui n’apporte rien de bon. Dans bien des cas, le passé est bien trop présent: il ne sert à rien de ressasser des souvenirs, de se morfondre dans les regrets. Faites le deuil du passé: il ne reviendra plus.

Vous êtes sur la bonne voie si vous parvenez à la dernière étape: vivre le moment présent. Le moyen le plus efficace de ne pas se perdre dans les méandres des pensées négatives, c’est de s’accrocher aussi fort que possible au présent. Chacun peut trouver son chemin personnel vers cet objectif: la marche dans la nature aidera les uns, le partage avec des proches conviendra à d’autres… Pour des situations au caractère plus dramatique – un décès, une maladie- la méditation en pleine conscience permet de se reconnecter avec l’instant, avec son environnement.

Exercice de pensée

Lorsque vous sentez monter en vous un sentiment de peur, d’angoisse, de frustration ou de colère, commencez par un moment de réflexion avant d’agir. Choisissez une position confortable et isolez-vous.

Fermez les yeux et essayez de visualiser l’événement qui cause en vous cette réaction, qu’il soit réel, passé ou qu’il représente un futur potentiel.

Posez-vous alors la question: Est-ce qu’il m’appartient de contrôler cet événement?

Si la réponse est négative, respirez profondément en essayant de calmer vos émotions présentes.

Si les événements de votre vie étaient un objet, par exemple un caillou, imaginez-vous que vous tenez ces cailloux entre vos mains. Parmi eux se trouve l’événement présent à votre esprit et dont vous venez d’identifier la nature: prenez ce caillou et posez-le devant vous. Cet événement ne vous appartient plus, il est hors de votre champ d’action, vous devez accepter sa présence et lâcher prise. Vous libérez de l’espace mental pour vous occuper des cailloux qui sont réellement les vôtres et en ressentirez certainement un effet de soulagement intense.

 

Cet article est rédigé dans le cadre d’un carnaval d’articles, lancé à l’initiative du blog “Une Vie Merveilleuse”. L’idée est de réunir tous les blogueurs qui souhaitent écrire autour d’un thème donné, dans ce cadre chacun écrit alors un article selon quelques règles préétablies. C’est une façon originale de faire découvrir les blogs actifs dans un même domaine aux lecteurs et aux blogueurs, de s’inspirer et s’enrichir de différents points de vue.