Je viens de terminer L’Art de la Méditation
Ce livre a été écrit par Mathieu Ricard, qui est moine et philosophe. Il est l’ambassadeur du Bouddhisme en France.
Je commence donc cette chronique, qui j’espère, vous sera utile.
Pourquoi méditer ?
Peu de monde pense qu’il y a besoin d’aucun changement dans sa vie. Il nous arrive de connaître des moments de paix, mais pour la plupart du temps c’est éphémère.
Un simple souhait ne suffit pas. Nous déployons beaucoup d’efforts pour améliorer les conditions extérieures de notre existence, mais c’est toujours notre esprit qui fait l’expérience du monde et le traduit sous forme de bien-être ou de souffrance. La raison d’être de la méditation est de se transformer soi-même pour mieux transformer le monde.
Des études montrent que les méditants experts ont acquis la capacité d’attention pure : une vigilance quasiment parfaite sur une tâche pendant 45 minutes.
La méditation diminue le stress, l’anxiété, la tendance à la colère. Après huit semaines on obtient un renforcement durable du système immunitaire, des émotions positives, de nos facultés d’attention ainsi qu’une diminution de la tension artérielle chez les sujets hypertendus, et une accélération de la guérison du psoriasis.
Sur quoi méditer ?
L’objet de la méditation est l’esprit. Nous devons affiner notre pouvoir d’introspection si nous voulons observer les mécanismes les plus subtils de notre esprit. La méditation ne consiste ni à faire le vide dans son esprit en bloquant les pensées, ni a engager l’esprit dans une cogitation sans fin. Elle sert à prendre le contrôle de son esprit.
Comment méditer ?
Nous aborderons plusieurs points :
- La motivation
- Les conditions favorables à l’exercice
- Les recommandations générales
- Tourner son esprit vers la méditation
- La méditation sur la pleine conscience
- Le calme intérieur
- La méditation sur l’amour altruiste
- Apaiser la douleur physique et mentale
- La vision pénétrante
- Dédier les fruits de nos efforts
- Associer méditation et vie de tous les jours
Motivation.
Nos actes sont la plupart du temps en contradiction avec nos désirs. Nous cherchons le bonheur là où il n’est pas et nous nous précipitons vers ce qui va nous faire souffrir.
Conditions favorables.
Un lieu propice, par la suite on saura le faire de partout, mais au début il faut trouver un endroit paisible, où la concentration est plus facile.
Une posture physique appropriée : ni trop tendu, ni trop relâché.
Recommandations générales.
Il faut maintenir la continuité, la régularité est beaucoup plus importante qu’un long moment de méditation. Méditer 10 minutes par jour est plus porteur que 1h de temps en temps. Ne soyez pas trop préssés.
Tourner son esprit vers la méditation.
4 sujets de réflexion :
– La valeur de la vie humaine : nous avons d’extraordinaires occasions de développement intérieur.
– La nature éphémère de toute chose : la vie humaine a une valeur inestimable. Il ne faut plus se laisser duper par l’illusion que nous avons toute la vie devant nous. Le sage donne de la valeur au temps qu’il lui reste.
– Il y a des comportements à adopter et à éviter : Il faut respecter avec lucidité les mécanismes du bonheur et de la souffrance tels qu’on peut les observer par soi-même si l’on est suffisamment attentifs.
– L’insatisfaction inhérente au monde autoritaire : regarder la réalité en face plutôt que de la masquer car elle reviendra toujours, et déraciner les véritables course du malheur.
La méditation sur la pleine conscience.
Nous sommes distraits, dispersés, confus. La pleine conscience c’est être parfaitement éveillé à tout ce qui surgit en soi et autour de soi. Elle permet aussi de savoir si tel état d’esprit est bénéfique ou non.
Le calme intérieur.
L’esprit est un singe agité. Il faut commencer par le pacifier et le rendre attentif.
Maîtriser l’esprit ne signifie pas lui imposer de nouvelles contraintes, mais l’affranchir de l’emprise des conditionnements mentaux et des conflits intérieurs entretenus par les pensées et les émotions.
Les écoles bouddhistes enseignent deux types de méditation fondamentales et complémentaires : le calme mental appelé Shamatha, et la vision pénétrante : Vipashyana. Shamata fait de l’esprit un outil maniable, efficace et précis alors que Vipashyana permet de se libérer des émotions.
La méditation Shamatha :
– Apaise l’esprit;
– A pour support de concentration le souffle.
Mise en place :
1. Tourner son attention vers la respiration
2. Maintenir l’attention sur cet objet
3. Être pleinement conscient de ce qui le caractérise.
On peut se concentrer sur n’importe quel objet : une flamme, un caillou, sa respiration, une image que l’on aura visualisé pour nous recentrer lorsque l’esprit commence à vagabonder.
Sans objet il est plus difficile de ne penser à rien.
9 méthodes pour cultiver l’attention.
– Concentrer son esprit sur un objet, même si ce n’est que brièvement, au début.
– Poser l’esprit continuellement sur cet objet pendant une période de temps accrue, sans tomber dans la distraction.
– Poser l’esprit de façon répetée en vérifiant à intervalles réguliers s’il demeure sur son objet.
– Poser l’esprit avec soin : plus l’esprit est ferme, plus il est précisément concentré, et plus on est enclins à méditer.
– Maîtriser l’esprit : si la méditation se transforme en torpeur il faut raviver l’acuité et la clarté de la présence éveillée.
– Pacifier l’esprit : à force de raviver l’esprit, on peut être pris d’une certaine agitation mentale.
– Pacifier complètement l’esprit : en ayant recours à l’attention soutenue et enthousiaste.
– Garder l’attention concentrée en un point : après avoir éliminé la torpeur et l’agitation mentale, garder l’attention stable et claire sur un point pendant toute une séance de méditation.
– Reposer dans un état de parfait équilibre.
La suite dans le prochain article : L’art de méditation 2/2