J’accueille aujourd’hui Ambre, qui s’occupe d’un site de casinos.
Autant le dire tout de suite : le sentiment de culpabilité fait partie intégrante de l’être humain. Il n’est d’ailleurs pas complètement négatif, puisqu’il marque une capacité d’autocritique et d’ouverture au ressenti des autres individus qui composent la société. Là où le bât blesse, c’est que ce sentiment pervers prend souvent une ampleur démesurée, irrationnelle et paralysante.
Culpabilité objective et subjective
Il y a deux grands types de culpabilité :
- la culpabilité objective : liée à la norme sociale, elle est constituée lorsque vous commettez une infraction ou une fraude. Elle est a priori rationnelle et indépendante de la perception qu’une personne a de ses propres torts. Par exemple, si vous traversez la chaussée à moins de 50 mètres d’un passage piéton, vous risquez d’avoir à payer une amende que vous ayez vu le fameux passage ou non.
Par contre, cette culpabilité est évolutive : au XVIème siècle ou sous la Restauration, le divorce était interdit, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
- la culpabilité subjective : elle est présente quand vous ressentez un sentiment de faute, que celle-ci existe réellement ou non.
Cette deuxième sorte de culpabilité est particulièrement vicieuse : elle peut venir empoisonner votre vie alors qu’elle ne reposera sur aucun élément tangible. Les personnes qui manquent de confiance en elles y sont naturellement plus sensibles. Le sentiment de culpabilité va être distillé par notre petite voix intérieure, celle qui clame des « il faut » et des « tu devrais » à tout bout de champ, mais aussi, parfois, par notre entourage.
Une scène, vécue il y a quelques années, me revient en mémoire. Après deux semaines de boulot intensif à traiter des commandes urgentes pour des clients, j’avais décidé de m’octroyer un week-end complet de repos et de détente, à ne penser qu’à moi. Je n’ai absolument rien fait ou presque : regarder un match de tennis, jouer quelques minutes sur une machine à sous virtuelle, lire, écouter de la musique….et dormir. Le dimanche, je reçois un coup de fil d’un ami à qui je parle de ces moments savoureux : « Quoi ? Franchement, déjà qu’on ne se voit pas beaucoup parce que tu bosses tout le temps, tu aurais au moins pu faire l’effort de venir puisque tu ne faisais rien ». Première tentative de culpabilisation. Alors que ce « rien » était une véritable nécessité pour moi. Mais ces mots avaient commencé à me faire douter. Plus tard, en sortant dans mon jardin, je me suis dit « à ne rien faire, j’aurais quand même pu désherber ». Et là, boum, sans m’en rendre compte, je venais de tomber dans le piège.
Résultat : j’ai fini le week-end avec un sentiment négatif, alors que j’avais réalisé en tout point ce qui me tenait à cœur.
Par la suite, en m’intéressant au développement personnel, je me suis rendu compte que nombre de mes actions étaient biaisées par la culpabilité : je me retrouvais à faire des choses qui ne me convenaient pas, ou à fréquenter des gens qui ne m’intéressaient pas vraiment. Tout simplement pour me conformer à ce que d’autres voulaient pour moi. Cette prise de conscience a été vraiment salutaire et a considérablement changé le cours de ma vie. Désormais, je n’hésite plus à prendre des risques et à rester fidèle à mes envies et mes valeurs.
L’arme favorite des manipulateurs
Prendre du recul par rapport à mon ressenti m’a aussi permis de détecter les manœuvres manipulatoires que les autres exerçaient sur moi ou que je pouvais mettre en œuvre, même inconsciemment, vis-à-vis d’eux. Il est vrai que nous sommes tous des manipulateurs, puisque nous essayons tous de rallier nos interlocuteurs à notre point de vue ou de les amener à faire quelque chose dont nous avons envie. La plupart du temps, cette démarche anodine prend le joli nom de persuasion. Elle est parfois positive : votre compagne n’a pas envie d’aller au cinéma, vous insistez un peu, elle accepte, et finalement le film lui plaît et vous passez tous les deux une très bonne soirée.
Par contre, jouer sur les bons sentiments et la culpabilité est la tactique préférée des véritables manipulateurs.
Ils ne vous diront pas : « je veux ça » ou « je pense ça », mais useront d’arguments en apparence « objectifs » pour vous déstabiliser. Le manipulateur peut faire partie de vos proches (« Quand je demande ça à ton frère, il accepte lui…») ou de vos relations professionnelles. Il y a même des clients manipulateurs ! Vous en avez sûrement croisé : ils essaient systématiquement de sortir du contrat initial pour obtenir des prestations supplémentaires gratuites en jouant sur l’urgence « imprévue » que vous devez assumez ou sur la sacro-sainte « satisfaction client ».
Se réconcilier avec son ego
Pour parvenir à sortir de cet enfermement dans une spirale de culpabilité, il n’y a pas de solution miracle, hormis l’observation de soi et des autres. L’idéal reste alors de se munir d’un petit carnet qui va vous servir à détecter les pensées et les manœuvres culpabilisantes.
Divisez les feuilles de papier en quatre colonnes (date, faits, pensée, auteur) comme dans le modèle ci-dessous :
Date | Faits | Pensée ou Remarque | Auteur |
05/01/11 | J’avais un rendez-vous de longue date donc je ne pouvais pas rester au bureau jusqu’à 20 heures en étant prévenu au dernier moment | Remarque entendue : « Vous me mettez dans l’embarras, c’est très important pour nous…Votre collègue Martine, elle, aurait accepté… » | Mon boss |
08/02/11 | Je me suis inscris à un cours de peinture le samedi de 14 heures à 16 heures, ça faisait longtemps que j’en avais envie | «Plutôt que de perdre du temps dans une activité artistique, je ferais sans doute mieux de me consacrer à tout ce que je n’ai pas le temps de faire à la maison » | Moi |
10/02/11 | Mon cousin m’appelle alors qu’il n’a pas donné de nouvelles depuis 6 mois | Je lui dis : « Ah tiens, tu te souviens que j’existe ? Oui oui tu travailles, mais tu te trouves toujours des excuses » | Moi |
Il vous suffit de consacrer ¼ d’heures chaque jour à cette activité pour en ressentir les bénéfices rapidement ! Vous pourrez notamment identifier le décalage entre les faits et les pensées, repérer les manipulateurs récurrents, et enfin, vous réconcilier avec votre ego en observant les envies qui s’expriment au travers de vos actions.
Être en accord avec soi-même suppose d’apprendre à connaître et à accepter qui nous sommes. Ce « je » qui veut se distraire, changer de vie, créer son entreprise, c’est votre ego. Être à l’écoute de soi et de sa personnalité n’est pas condamnable, bien au contraire ! En étant plus sincère avec vous, vous le serez aussi avec les autres. Et vous pourrez alors pratiquer avec facilité une communication non-violente et constructive (par exemple dire : « j’ai envie que nous sortions ensemble au cinéma car je veux partager ce moment avec toi » plutôt que « de toutes façons tu ne veux jamais sortir, tu ne penses qu’à toi », ou « je suis content que tu me téléphones, j’aimerais avoir de tes nouvelles plus souvent » plutôt que « Ah tiens, tu te souviens que j’existe ? »)
Cet article est le fruit des multiples expériences d’une passionnée de la Vie tout simplement, qui gère à ses heures perdues (et en attendant un prochain projet) un guide de jeu en ligne spécialisé dans le recensement des casinos et salles d’argent online.